Vivre dans une maison humide n’est pas une fatalité. Les moisissures libèrent des particules (spores, fragments) qui peuvent irriter les voies respiratoires et provoquer des réactions allergiques. Les personnes allergiques, les enfants, les aînés et les asthmatiques sont plus sensibles. L’objectif : reconnaître les symptômes, consulter quand il le faut et assainir la maison.
1) Symptômes fréquents (irritatifs & allergiques)
- Symptômes nasaux : nez qui coule (rhinorrhée), rhinite/rhinite allergique, congestion nasale/obstruction nasale, éternuement, démangeaisons des fosses nasales, baisse de l’odorat.
- Symptômes oculaires : conjonctivite/conjonctivite allergique, larmoiement, rougeurs, prurit des paupières.
- Voies aériennes : toux, sifflements, gêne à respirer, asthme allergique chez sujets atopiques ; parfois sinusite ou irritation du pharynx.
- Peau : urticaire, eczéma (dermatite), symptômes cutanés divers.
- Signes généraux : fatigue, maux de tête ; la gêne peut s’aggraver dans des pièces humides et s’améliorer dehors.
À différencier d’un “simple rhume”
Un rhume (souvent d'origine virale) s’accompagne volontiers de fièvre, douleurs diffuses, durée courte. Les allergies respiratoires (moisissures, pollen/pollens de graminées, acariens) donnent surtout symptômes nasaux et oculaires (rhume des foins), parfois toux et asthme. Un allergologue/ORL peut confirmer par tests cutanés ou bilan d’allergologie.
2) Quand consulter en priorité ?
- Symptômes sévères ou persistants malgré éviction* de la pièce et aération.
- Asthme connu (ou crises d’asthme récentes), enfant ou nourrisson souffrant de gêne respiratoire.
- Personne immunodéprimée ou maladie pulmonaire chronique (risque d’atteintes inflammatoires/infectieuses spécifiques).
Votre médecin pourra proposer des antihistaminiques (comprimés), des sprays nasaux (corticostéroïdes), des décongestionnants de courte durée, voire une immunothérapie (désensibilisation) si une allergie est confirmée. L’automédication doit tenir compte des effets secondaires et de vos antécédents : parlez-en à votre pharmacien ou médecin.
3) Déclencheurs courants & “effet cocktail”
Les spores de moisissures s’ajoutent à d’autres allergènes (acariens de la poussière, pollens, poils) et à des polluants intérieurs. Les muqueuses nasales et oculaires s’enflamment (inflammation), libèrent de l’histamine, d’où obstruction, écoulement nasal, rhinite, conjonctivite, toux et irritations des bronches.
4) Agir à la source (maison)
- Aération/ventilation : ventiler après douche/cuisson (hotte), ouvrir pour renouveler l’air, corriger la mauvaise ventilation (VMC, VMI, insufflation).
- Limiter la condensation : chauffer modérément (air chaud ≠ trop sec), éviter les ponts thermiques, surveiller les parois froides et le double vitrage embué.
- Traiter les causes : infiltration d’eau, fissures, remontée capillaire, murs enterrés, inondation/dégât des eaux ; réparer, assèchement des murs, décontamination si zones très contaminées (moisissure sur les murs, mérule).
Outils utiles :
- Hygromètres (suivi du taux d’hygrométrie)
- Déshumidificateurs (réduire l’humidité de l’air)
- Test Moisissure pour confirmer la présence de moisissures dans une pièce.
5) Pollen, acariens… ou moisissures ? (faire le tri)
Les symptômes de l’allergie se ressemblent : rhinite, congestion, écoulements, conjonctivite, parfois asthme. La différence tient au contexte (pièce bien humide, odeur d’humidité, vitres embuées) et aux saisons (pics de pollinisation pour allergie au pollen : graminées, bouleau, ambroisie…). Les acariens prolifèrent si l’humidité ambiante est élevée. Un **bilan** (tests cutanés, parfois IgE) aide à cibler l’éviction* et, si besoin, une immunothérapie allergénique.
6) Soulager les symptômes (avec avis médical)
- Antihistaminiques (oraux) ou spray nasal (corticoïdes) : utiles sur rhinite allergique et symptômes nasaux ; attention aux effets indésirables.
- Lavage des voies nasales au sérum physiologique (rince mucus et allergènes).
- Éviction* & hygiène : dépoussiérer, aspirateur avec filtre HEPA, laver tissus/rideaux, aérer.
Ce contenu est informatif et ne remplace pas un avis médical. En cas de gêne respiratoire sévère, appelez les urgences (112).
Sources clés (sélection internationale)
- WHO – Guidelines for indoor air quality: dampness and mould
- ANSES – Effets avérés sur la santé respiratoire
- NHS Inform – Damp and mould indoors
- UK Government – Health risks of damp and mould
- Sciensano (BE) – Qualité de l’air intérieur • Enquête microbiologique
- NHS – Aspergillose (informations patients)
Exemples concrets
- Moisissures : traiter la cause d’humidité, ventiler (VMC/extracteur), maintenir 40–60 % HR, nettoyer/remplacer les matériaux poreux contaminés, éviter de rester dans une pièce très contaminée tant que le traitement n’est pas fait.
- Acariens : housses anti-acariens, lavage literie ≥ 60 °C, aspirateur HEPA, limiter tapis/rideaux épais, humidité contrôlée.
- Pollens : aération aux heures favorables, fermer fenêtres lors des pics, se doucher/le changer en rentrant, filtres cabine voiture, lunettes, suivre les bulletins polliniques.
- Animaux : réduire l’exposition (pièces de nuit interdites, lavage régulier, purificateur HEPA), voire séparation si symptômes sévères.
- Alimentaire : régimes d’éviction uniquement sous contrôle médical (allergologue/diététicien).
